L'Infirmerie

 

On y passe pour les maux de tête, un accident de sport ou autre malaise. De vagues souvenirs de formation santé. Des débats sur les mesures du gouvernement concernant la pilule du lendemain. Autant de sujets à l'esprit en prenant rendez-vous avec l'infirmière de l'école, Mme Odile de Palmas. On entre dans l'infirmerie en longeant des affiches contre les poux, ambiance similaire à n'importe quelle infirmerie qu'on visite pour une prise de sang.

Et surprise. L'infirmerie, c'est d'abord un lieu de parole et d'écoute, explique Odile de Palmas. Les élèves y viennent facilement. Et après quelques minutes, on comprend que ce lieu est aussi proche de la chapelle que des pansements pour des petites plaies. Il s'y déroule une partie importante de la vie des élèves et des soucis de parents: on y parle drogue, alcool, tabac, éducation sexuelle, contraception et SIDA, et derrière on découvre des problèmes personnels et familiaux. C'est un lieu en dehors des relations plus 'conflictuelles' élève – prof et élève – parent. L'élève fait aussi plus facilement le premier pas vers l'infirmière en particulier vis à vis des camarades. Mais si l'infirmière sent le besoin, elle propose de rencontrer le psychologue, le professeur principal, parfois un contact à l'extérieur, comme un psychothérapeute. Ou de parler tout simplement avec les parents. Je demande à l'élève de rencontrer ses parents. Son premier réflexe est de ne pas vouloir que les parents sachent. Petit à petit, il donne son accord. L'élève est heureux finalement que ses parents soient impliqués. Et c'est dommage de faire manquer aux parents des étapes importantes de ce que vivent leurs enfants.

Mais on n'attend pas forcément l'élève. Parfois il y a un prof qui donne l'alerte parce qu'il sent que quelque chose ne marche pas. Et derrière un simple mal de tête peut se cacher un problème plus grave: des soucis, une maladie, un problème familial. La conversation engagée, l'infirmière écoute, informe et essaie d'éduquer et prévenir chaque élève individuellement.

Nombreuses actions pédagogiques de prévention sont mises en place avec l'implication active de Odile de Palmas (dont certains qui sont offert aux adultes)

Quel rôle jouent les drogues? Elles sont partout, donc aussi à Sion. Presque chaque élève a été ou sera en contact à un moment donné. Mais ceux qui ont des problèmes de drogue sont surtout ceux qui ont aussi d'autres problèmes. L'argent de poche remplace l'affection des parents. La pression des parents très exigeants sur le succès scolaire devient trop étouffante. Ou ils sont fragilisés, parce qu'il y a un problème dans la famille. Ceci les attire à une conduite à risque. 

L'infirmière de l'école, Odile de Palmas
L'alcool n'est pas à sous-estimer, et les cigarettes sont déjà chez les petits de 6ème qui veulent faire comme les grands. On ne forme plus sur les risques du tabac – ils le savent. Aujourd'hui, il faut les éduquer à s'en libérer.

Et la fameuse pilule de lendemain? L'établissement ne la distribue pas. On préfère privilégier une relation de confiance entre parents et élève. Ils doivent arriver ensemble à une solution, ce n'est pas à l'école de se substituer.

A la fin, le rôle d'infirmière revient dans un sens large à la notion de base du mot: aider l'infirme. Panser une plaie – du corps ou de l'âme – et éduquer le patient pour le guérir avec sa propre participation.

 



Maj le 15. août 2003 par jh