Charte pour les établissements ND de Sion
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Hier
Théodore Ratisbonne (1802-1884), issu d'une famille juive de Strasbourg,
rencontre, après un long cheminement la personne de Jésus-Christ. Il devient
prêtre et découvre dans l'Écriture l'amour de Dieu pour son peuple Israël.
Le 20 janvier 1842, à Rome, au cours d'une apparition silencieuse de Marie,
son frère Alphonse reçoit la grâce de la foi chrétienne. A la suite de cet
événement, Théodore fonde, en 1843, la Congrégation de Notre Dame de Sion.
Dès l'origine et pendant plus de cent ans, les sœurs de ND de Sion vivront
leur vocation principalement dans des oeuvres d'éducation ouvertes à tous les
milieux et à toutes les religions: Juifs, Musulmans, Chrétiens de différentes
confessions ...... ceci, dans l'enseignement catholique de l'époque, était
totalement nouveau, et précurseur.....
Après la "Shoa", c'est à dire l'extermination systématique des
Juifs pendant 1933 - 1945, et à la suite de la déclaration "Nostra Aetate",
fruit de la réflexion du Concile Vatican II, la congrégation prend une
conscience plus vive des appels contenus dans son charisme:
"Témoigner dans l'Église et dans le monde de la fidélité de Dieu à
son amour pour le peuple juif et hâter l'accomplissement des promesses
bibliques concernant les Juifs et tous les peuples" (Constitution n°2)
Ses engagements apostoliques se diversifient. L'éducation garde une place
prépondérante.

Chemin vers le cimetière dans le parc de Notre Dame de Sion
Aujourd'hui
Se situant dans cette longue histoire, et soucieux de faire vivre les valeurs
que les Pères Ratisbonne ont voulu privilégier dans le domaine éducatif, les
établissements ND de Sion s'efforcent:
a) dans le domaine spirituel
- d'affirmer la richesse des différences, y compris dans les
domaines spirituels et religieux, et leur estime, à condition qu'il y ait
respect de l'homme et de ses droits fondamentaux.
Cela suppose que tous les élèves soient accueillis quelle que soit leur
religion.
- d'affirmer la richesse d'un monde pluriculturel et de favoriser
l'ouverture à la dimension internationale dans l'éducation.
- d'aider les chrétiens à découvrir qu'ils ne peuvent se comprendre
eux-mêmes sans la conscience des sources juives de leur foi. Ceci
suppose que la catéchèse permette à chaque jeune connaissance et estime
du judaïsme d'hier et d'aujourd'hui.
- de donner à tous une culture biblique, dont un des objectifs est la
formation au langage symbolique, langage sans lequel la possibilité
d'accès à l'intériorité est pour le moins difficile.....
b) dans un domaine éducatif plus large
- d'insister sur l'importance d'accéder à une culture, pas
seulement pour réussir à des examens, mais surtout pour se comprendre dans
le monde et dans l'histoire, pour comprendre l'autre, au-delà de la peur
que nous inspire parfois la différence, pour combattre l'antisémitisme et
toute forme de discrimination.
- d'insister sur la place de la mémoire (au sens de faire mémoire):
comment l'homme pourrait-il vivre s'il ne se ressentait lui-même comme
porteur d'une histoire personnelle et collective, comment être acteur d'un
avenir à construire sans se souvenir du passé et sans volonté de
réconciliation ?
- d'insister sur la formation au questionnement et à l'esprit critique:
dans la formation religieuse, comme dans la formation profane, le jeune doit
se sentir sollicité dans son intelligence plus que dans sa mémoire, et
rendu sensible à la nécessité du discernement.
- de regarder chaque jeune comme s'inscrivant dans une histoire, qui
ne commence et ne finit pas avec son passage à ND de Sion. Cela signifie
que son passé a son importance, que son avenir est au-delà des projets que
ses éducateurs (parents, enseignants ....) peuvent faire pour lui, et que,
dans le présent, il a droit à la confiance des adultes qui l'entourent
("je crois en toi"), à la bienveillance et à l'écoute, à
l'erreur, et au pardon,..... et au respect ("tu es aimé de Dieu")
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Notre Dame de Sion>
Maj le 15. août 2003 par jh